Voilà notre histoire :
Rallye des Pionniers de l’Histoire : un challenge réussi !
Alors que s’avancent vers le podium l’équipage du P4 n° 313, l’assistance entonne de manière solennelle l’hymne national. Quel plus bel hommage, pour les adjudants VERGNE et DECRETON que d’être salués ainsi par la foule des concurrents regroupée ce samedi 27 septembre pour la remise des prix. C’est ainsi que s’achève la participation des écoles Militaires de Saumur à la 3ème édition du Rallye des Pionniers de l’Histoire.
Parti le jeudi 18 septembre dans la soirée, le P4 subi une première avarie majeure aux alentours du Mans lorsqu’une durite cède, vidant le moteur de son huile. Une première réparation de fortune permet de repartir mais quelques kilomètres plus loin, même scénario. L’équipage parvient néanmoins à rejoindre le point de départ de l’épreuve (Ermenonville, Oise) après un périple de près de 15h. Dès leur arrivée, ils sont pris en charge par l’assistance du Team Ténéré Rally pour effectuer les réparations nécessaires.
N’ayant pu bénéficier d’une assistance propre, l’assistance du P4 a été confiée à une équipe civile mais néanmoins expérimentée comprenant des spécialistes du rallye raid comme Raoul Raymondis (célèbre pilote et préparateur de Range Rover) ou Jean Léonard Vigne (21 Dakar).
Une fois les formalités administratives et les vérifications techniques effectuées, le P4 s’élance sur le prologue à la Mer de sable d’Ermenonville. Les 110cv ne permettent pas de s’illustrer dans le sable mou. L’objectif est alors de s’assurer de la fiabilité et du bon comportement du véhicule qui rallie l’arrivée sans encombre. L’équipage est satisfait et bison futé y voit déjà un bon présage pour la suite du rallye. De retour au bivouac, l’équipe technique d’assistance aide l’équipage militaire à effectuer les vérifications d’usage sur le véhicule. C’est RAS pour le P4 n°313.
Ce samedi 20 septembre, les concurrents doivent parcourir 280km pour rallier Dourdan. Le P4 file bon train sur les chemins d’Ile de France. Il s’agit pour cette étape de se familiariser rapidement avec la navigation au road book. L’arrivée se fait en bon ordre. Dans le camping, chacun trouve rapidement sa place. Le team est « drillé », et chacun sais ce qu’il a à faire.
Le dimanche 21 septembre est une journée très particulière. Pour tous les concurrents, c’est l’étape la plus longue du parcours (370km). C’est aussi une étape qui commence sous la pluie rendant les pistes et sentiers très glissants. Par souci de sécurité, l’organisateur neutralise une partie du parcours. Pour les adjudants VERGNE et DECRETON, c’est une arrivée à Saumur devant les EMS qu’il ne faut pas manquer.
Sur place, l’effervescence gagne le public massé en ce début d’après-midi sur le Chardonnet. Les premiers concurrents entrent sur le parking vers 15h30. Principalement des motos. Puis les premières autos parviennent à se frayer un chemin dans la foule venue à leur rencontre. Vers 17h45, sous un ciel menaçant, le gros des concurrents rejoint le Chardonnet. Mais où est le P4 ? Inséré dans le cortège, le véhicule majestueux est bien présent. Descendant du véhicule, l’équipage est acclamé par une foule en délire.
Ils sont là !
La voiture a fonctionné, alors même que sa préparation finale avait posé tant de problèmes avant le départ. C’est alors le temps des retrouvailles avec les familles, les amis, et les membres de l’équipe des PARIS DAKAR 1985 – 1988. Le soir venu, les participants sont accueillis par le général commandant les écoles Militaires de Saumur au gymnase Kellermann. En leur honneur, une soirée de gala a été organisée autour d’un repas traiteur dans une ambiance musicale.
Après avoir constaté la casse d’un rivet sur l’optique avant gauche, l’équipage repousse la réparation au lendemain matin. La nuit est courte, et c’est la tête vide qu’ils repartent sur les chemins ce lundi 22 septembre de Saumur à St Junien.
Lors du passage sur une piste quelque peu défoncée, le bloc optique se désolidarise et tombe en roulant. Seul le phare cassé est récupéré. Le soir au bivouac, la réparation est effectuée avec les moyens du bord : une pochette plastique protège l’ampoule et l’ensemble est maintenu par de l’adhésif tissé. Un peu de bon sens et de la débrouillardise, et l’affaire est réglée. La leçon est claire : une réparation n’attend pas !
Le mardi 23 septembre, les concurrents rallient St Junien à Casnelnaud la Chapelle sur un parcours fort sympathique. Les paysages changent lorsque les concurrents pénètrent dans le Périgord. Les hameaux rivalisent de beauté avec leurs maisons caractéristiques aux toits pentus et aux tuiles plates. L’étape se déroule bien, sans incident aucun.
Le mercredi 24 septembre est la journée de repos. L’organisation propose aux volontaires un road book d’une centaine de kilomètre dans la région de Sarlat. Au cours de cette échappée belle, un cerf majestueux passe 10 mètres devant le P4. Dommage que la caméra GO Pro n’est pas été en fonction à cet instant précis car elle aurait filmé cet instant magique… avant de se décrocher de l’aile avant droite et d’être réduite en morceau par la roue du P4 quelques kilomètres plus loin.
Le jeudi 25 septembre, les concurrents font mouvement entre Castelnau la Chapelle et Castelnau de Montratier. Le point d’orgue de cette étape est la spéciale sur le terrain de Quercy TT. Le P4 se faufile aisément entre les vignes et les chênes noirs. Les véhicules plus encombrants sont à la pine dans ce dédale de végétation où certaines carrosseries sont légèrement froissées.
Après la spéciale tous les véhicules se rendent au centre du village provoquant un embouteillage mémorable. L’entraide étant de mise, le P4 joue les dépanneurs auprès d’un Range V8. Le public est au rendez-vous et partage avec les participants un savoureux aligot.
Les participants rallient Toulouse en ce matin du vendredi 26 septembre par la route nationale. Les organisateurs n’ayant pas eu l’autorisation préfectorale de s’y rendre par les chemins. Une fois encore, l’équipage du P4 fait de l’assistance auprès du patron du Team Ténéré Rally qui rencontre des problèmes électriques. De retour sur les chemins, la progression est stoppée par un animal singulier. Il ne s’agit pas d’un cerf cette fois, mais d’une truie… noire.
Après avoir taillé le bout de gras avec elle, l’équipage repart. Plus loin, la cité de Carcassonne s’étire, majestueuse dans la vallée de l’Aude. La citadelle médiévale surplombe la ville dans la moiteur d’un soleil pesant. Le terrain de Château Lastours est atteint promptement aux environs de 17h.
En ce samedi matin 27 septembre, l’équipage conduit les vérifications d’usage sur le P4 avant la spéciale. Le terrain de Château Lastours est chargé d’histoire automobile. Les concurrents du PARIS DAKAR avant d’embarquer pour l’Afrique y faisaient régulièrement une halte.
Le premier véhicule s’élance sur les pistes vers 12h30. Dans l’ordre : les motos puis les 4x4 et enfin les 2 roues motrices. Le P4 est au rendez-vous mais rapidement une prise d’air sur le circuit de gasoil empêche le moteur de lâcher les chevaux.
Ménageant leur monture, l’équipage termine cette première boucle à vitesse réduite. Un second départ est donné en fin d’après-midi. La pause a permis de résoudre le problème de prise d’air.
Le véhicule fonctionne de manière nominale. Le P4 effectue un dernier tour de piste au triple galop avant de rejoindre sa place au campement.
Le soir, tous les participants partagent un repas dans une ambiance chaleureuse et conviviale. L’organisateur récompense l’équipage des EMS avec un petit trophée pour l’exploit que représente aux yeux de tous, la remise en état du P4 en si peu de temps. La nuit fut longue, chacun mettant un point d’honneur à participer à la remontée du Mékong.
Dimanche 28 septembre, 07h15, le P4 s’ébroue une dernière fois avant de s’élancer sur la route du retour. Les 700km de bitume sont avalés sans incident et Saumur est atteint vers 16h30.
Le lendemain la mission se poursuit avec la remise en condition des matériels et les réintégrations. Le P4 a souffert mais il a prouvé sa robustesse et sa fiabilité. Il est allé brillamment au bout de l’épreuve mettant un terme au scepticisme ambiant.
L’aventure s’est achevée avec le sentiment du devoir accompli. Une fois n’est pas coutume, les vieux adages ont la dent dure : « rien ne sert de courir il faut partir à point ». En effet, l’un des points clés de cette épreuve aura été sans nul doute la navigation à travers la lecture des road-book (au demeurant d’excellente facture). Il est évident que le P4 n’aura pas été, et de loin, le véhicule le plus rapide. Cependant l’équipage des EMS peut s’enorgueillir de ne pas avoir fait plus de 2 ou 3 erreurs de changement de direction par jour. C’est ainsi que certains concurrents les ont doublés plusieurs fois sur la même étape…
La mission a été remplie de très belle manière et tous les objectifs ont été atteints. Une seule question demeure : combien de temps le lion restera-t-il dans sa cage ?